The Far Side
La Isla de las Siete Ciudades
Magnetites
The Crystal & the Blind [PART 1]
The Crystal & the Blind [PART 2]
Cosmorama
Cosmorama [Recordings]
Delusion
Inserts in the Uncertainty
Lunarium
[+]
SOLO SHOWS
The Far Side
La Isla de las Siete Ciudades
The Crystal & The Blind
[PART 2]
Objects in the Mirror may look closer than they appear
GROUP SHOWS
Voir/le temps/en couleurs - Centre Pompidou Metz
Bercer la Matrice - CAC La Traverse
Les vies Minuscules - Collection Lambert Avignon
La Mesure du Monde - MRAC Occitanie Sérignan
Le Rêve des Formes - Palais de Tokyo Paris
[+]
THE CRYSTAL & THE BLIND [PART 2] ― 2018
[FR]
11 OCT ― 15 DEC 2018
3 bis f, Aix-en-Provvence, France
Dans le cadre de la biennale Chroniques 2018.
Exposition personnelle en collaboration avec Elsa Di Venosa
Commissariat Diane Pigeau
[EN]
3 bis f, Aix-en-Provvence, France
OCT 11 ― DEC 15 2018
3 bis f, Aix-en-Provvence, France
Part of biennale Chroniques 2018.
Solo show in collaboration with Elsa Di Venosa
Curated by Diane Pigeau
Création réalisée dans le cadre de la plate-forme de production Chroniques,
soutenue par le Conseil Régional Provence-Alpes-
Côte d’Azur. Coordination :
Seconde Nature et zinc.
Avec le soutien particulier
du 3 bis f – lieu d’arts
contemporains.
Chroniques 2018 – Biennale
internationale dédié aux arts et cultures
numériques.
TXT[FR]
Dans l’Antiquité, Aristote définissait l’homme comme « le vivant possédant le langage ». Il permet à l’homme de penser et de communiquer ses idées. Tout énoncé, par l’emploi d’une syntaxe communément partagée, régissant la nature et les relations des mots, produit du sens et de la connaissance. Or, aujourd’hui, nous avons intégré dans nos habitus, le recours à un élément tiers. Pour répondre à une question ou chercher le sens d’un mot qui nous échappe, nous nous tournons volontiers vers une source articificielle ; car « Google knows ». Et c’est ainsi que chaque jour, les réseaux reçoivent et engendrent plus d’informations que ce qu’un être humain ne pourra jamais absorber en l’espace de toute une vie. Les données génèrent d’autres données, des algorithmes spéculent sur le cours des choses - sur le réel.
The Crystal and the Blind [Part 2] est une exposition, un récit et une expérience dont nous sommes les témoins, en temps réel. Au sein d’une architecture aux allures de décor de cinéma, se jouant de la distance entre espace extérieur et intérieur, Hugo Deverchère, avec Elsa Di Venosa, conçoit une œuvre qui s’écrit au présent, à travers le temps et l’espace. La dimension autoréflexive à l’œuvre s’entend aussi bien quant à son sujet qu’à son objet.
À la fin des années 80, Biosphère II, un immense complexe de recherches liées à la colonisation spatiale, est construit dans le désert d’Arizona, à une époque où l’intérêt des gouvernements et du public décroissait fortement en la matière1. Pour l’artiste, son architecture futuriste qui n’est pas sans rappeler le vaisseau spatial du film Silent running (Douglas Trumbull, 1972) ou le dôme géodésique de Buckminster Fuller alliée à la retransmission en direct à la télévision des deux missions qui s’y sont successivement déroulées témoignent d’une volonté de ses créateurs de réactiver l’engouement populaire en bâtissant un contexte voué à être autant un centre de recherche, qu’un plateau propice à la production d’une véritable épopée de science-fiction, avec son décor, ses acteurs, son scénario.
Dans l’installation « The Crystal and The Blind », l’artiste décuple le potentiel fictionnel de l’expérience de Biosphère II, en confiant à l’apprentissage d’une intelligence artificielle, spécialement conçue avec le pôle de recherche informatique de l’université polytechnique de Mons en Belgique, d’une part des documents d’archives récoltés sur le site et d’autre part de grands récits littéraires et cinématographiques de science-fiction (Jules Verne, Arthur C. Clarke, Douglas Trumbull…). « The Blind », dépourvue d’imagination et de conscience, mais ayant assimilée avec le temps les règles complexes régissant le langage, génère pourtant du récit. Chaque minute, une voix de synthèse délivre un récit inédit, tout à la fois réécriture de la mémoire de Biosphère II, production écrite d’une histoire fictive de la conquête spatiale et d’un devenir possible.
Alors que nos recherches sur internet contribuent en temps réel à l’apprentissage machine, il a ici, la particularité d’être guidé dans son entreprise d’écriture, non pas par l’homme mais par le vivant. Plus précisément un petit globe transparent de dix centimètres de diamètre, « The Crystal », composé d’une solution saline, d’algues, d’air (essentiellement du dioxygène et du dioxyde de carbone), et peuplé par des micro-organismes et une espèce rare de micro-crevettes. Développé par la NASA après les programmes Apollo (1961-1975), il recrée l’écosystème artificiel viable le plus élémentaire.
Depuis Tourcoing dans l’espace d’exposition du Fresnoy, l’activité de cette Écosphère, munie de capteurs relevant ses différentes constantes vitales et d’une caméra, est retransmise en directe sur deux écrans. Ces données (température, pression, activité) guident à la fois l’algorithme dans le corpus de textes et d’images réalisées à Biosphère II, qui lui ont été confiés, mais sont également analysées puis transposées en direct dans l’espace d’exposition, par l’activation et variations des sources de lumière, de radiants et de ventilateurs permettant la création d’un espace agissant comme le déploiement de ce monde à l’intérieur du monde, potentiel et virtuel, contenu dans l’objet scientifique.
C’est un voyage microcosmique à la croisée de la science et de la fiction que propose l’installation « The Crystal and the Blind » où les rapports d’autorité, d’échelle, de distances, et de temps sont sensibles. En orbite d’un monde, dont le récit nous parvient en continu d’un bout à l’autre du pays avant de poursuivre son émission, via les ondes radio, vers des contrées et des temporalités qui dépassent notre imagination.
ORBIS
Dans l’Antiquité, Aristote définissait l’homme comme « le vivant possédant le langage ». Il permet à l’homme de penser et de communiquer ses idées. Tout énoncé, par l’emploi d’une syntaxe communément partagée, régissant la nature et les relations des mots, produit du sens et de la connaissance. Or, aujourd’hui, nous avons intégré dans nos habitus, le recours à un élément tiers. Pour répondre à une question ou chercher le sens d’un mot qui nous échappe, nous nous tournons volontiers vers une source articificielle ; car « Google knows ». Et c’est ainsi que chaque jour, les réseaux reçoivent et engendrent plus d’informations que ce qu’un être humain ne pourra jamais absorber en l’espace de toute une vie. Les données génèrent d’autres données, des algorithmes spéculent sur le cours des choses - sur le réel.
The Crystal and the Blind [Part 2] est une exposition, un récit et une expérience dont nous sommes les témoins, en temps réel. Au sein d’une architecture aux allures de décor de cinéma, se jouant de la distance entre espace extérieur et intérieur, Hugo Deverchère, avec Elsa Di Venosa, conçoit une œuvre qui s’écrit au présent, à travers le temps et l’espace. La dimension autoréflexive à l’œuvre s’entend aussi bien quant à son sujet qu’à son objet.
À la fin des années 80, Biosphère II, un immense complexe de recherches liées à la colonisation spatiale, est construit dans le désert d’Arizona, à une époque où l’intérêt des gouvernements et du public décroissait fortement en la matière1. Pour l’artiste, son architecture futuriste qui n’est pas sans rappeler le vaisseau spatial du film Silent running (Douglas Trumbull, 1972) ou le dôme géodésique de Buckminster Fuller alliée à la retransmission en direct à la télévision des deux missions qui s’y sont successivement déroulées témoignent d’une volonté de ses créateurs de réactiver l’engouement populaire en bâtissant un contexte voué à être autant un centre de recherche, qu’un plateau propice à la production d’une véritable épopée de science-fiction, avec son décor, ses acteurs, son scénario.
Dans l’installation « The Crystal and The Blind », l’artiste décuple le potentiel fictionnel de l’expérience de Biosphère II, en confiant à l’apprentissage d’une intelligence artificielle, spécialement conçue avec le pôle de recherche informatique de l’université polytechnique de Mons en Belgique, d’une part des documents d’archives récoltés sur le site et d’autre part de grands récits littéraires et cinématographiques de science-fiction (Jules Verne, Arthur C. Clarke, Douglas Trumbull…). « The Blind », dépourvue d’imagination et de conscience, mais ayant assimilée avec le temps les règles complexes régissant le langage, génère pourtant du récit. Chaque minute, une voix de synthèse délivre un récit inédit, tout à la fois réécriture de la mémoire de Biosphère II, production écrite d’une histoire fictive de la conquête spatiale et d’un devenir possible.
Alors que nos recherches sur internet contribuent en temps réel à l’apprentissage machine, il a ici, la particularité d’être guidé dans son entreprise d’écriture, non pas par l’homme mais par le vivant. Plus précisément un petit globe transparent de dix centimètres de diamètre, « The Crystal », composé d’une solution saline, d’algues, d’air (essentiellement du dioxygène et du dioxyde de carbone), et peuplé par des micro-organismes et une espèce rare de micro-crevettes. Développé par la NASA après les programmes Apollo (1961-1975), il recrée l’écosystème artificiel viable le plus élémentaire.
Depuis Tourcoing dans l’espace d’exposition du Fresnoy, l’activité de cette Écosphère, munie de capteurs relevant ses différentes constantes vitales et d’une caméra, est retransmise en directe sur deux écrans. Ces données (température, pression, activité) guident à la fois l’algorithme dans le corpus de textes et d’images réalisées à Biosphère II, qui lui ont été confiés, mais sont également analysées puis transposées en direct dans l’espace d’exposition, par l’activation et variations des sources de lumière, de radiants et de ventilateurs permettant la création d’un espace agissant comme le déploiement de ce monde à l’intérieur du monde, potentiel et virtuel, contenu dans l’objet scientifique.
C’est un voyage microcosmique à la croisée de la science et de la fiction que propose l’installation « The Crystal and the Blind » où les rapports d’autorité, d’échelle, de distances, et de temps sont sensibles. En orbite d’un monde, dont le récit nous parvient en continu d’un bout à l’autre du pays avant de poursuivre son émission, via les ondes radio, vers des contrées et des temporalités qui dépassent notre imagination.