远方 THE FAR SIDE ― 2023

[FR]

25 AVRIL ― 01 JUIN 2023

Dumonteil Contemporary, Shanghai, Chine


Exposition personnelle

[EN]

APRIL 25 — JUNE 01 2023

Dumonteil Contemporary, Shanghai, China

Solo show





 

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"The Far Side" est un projet de recherche axé sur les imaginaires de l'exploration spatiale et les fantasmes générés par la découverte de nouveaux corps célestes. Initié en 2019, son origine coïncide avec l'atterrissage de la sonde chinoise Chang'e 4 sur la face cachée de la Lune. Pour la première fois, grâce à ce rover, les humains ont pu observer et étudier cette région depuis sa surface - un territoire à la fois proche et lointain, presque palpable, mais constamment hors de notre portée depuis la Terre.



S'appuyant sur les développements récents des sciences liées à l'exploration spatiale, Hugo Deverchère a exploré des territoires terrestres dont les aspects géologiques et chimiques présentent de fortes similitudes avec d'autres planètes : des paysages analogues. Ainsi, les exogéologues et astrobiologistes nous apprennent que l'étude des mondes extra-planétaires nécessite d'abord l'exploration et la redécouverte de notre propre environnement.

Entre les États-Unis, l'Italie, le Chili, l'Espagne et la Chine, "Le Far Side" examine les multiples dimensions physiques et symboliques de ces paysages. Leur apparence évoque à la fois ce à quoi la Terre devait ressembler lors de sa naissance chaotique et la vision de sa destruction et de son futur post-humain. Ils représentent le fantasme uchronique d'un ailleurs cosmique et incarnent des projections à la fois passées, présentes et futures.

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"The Far Side" is a research project focused on the imaginations of space exploration and the fantasies generated by the discovery of new celestial bodies. Initiated in 2019, its origin coincides with the landing of China's Chang'e 4 probe on the far side of the moon. For the first time, through this rover, humans were able to observe and study this region from its surface - a territory both close and distant, almost palpable, yet constantly escaping our gaze from Earth.


Drawing on recent developments in the sciences related to space exploration, Hugo Deverchère scouted terrestrial territories whose geological and chemical aspects present strong similarities with other planets : analogous landscapes. Thus, exogeologists and astrobiologists teach us that the study of extra-planetary worlds first requires the exploration and rediscovery of our own environment.

Between the United States, Italy, Chile, Spain, and China, "The Far Side" investigates the multiple physical and symbolic dimensions of these landscapes. Their appearance evokes both what the Earth must have looked like during its chaotic birth and the vision of its destruction and post-human future. They represent the uchronic fantasy of a cosmic elsewhere and embody projections that are both past, present, and future.






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Comme l'a écrit Henri Guette à propos de sa pratique, le travail d'installation de Hugo Deverchère nous place au croisement d'un plateau de film de science-fiction et d'un laboratoire, permettant aux visiteurs de comprendre des phénomènes qui les dépassent. "The Far Side - Artefact #01, #02, et #03" n'est pas différent et nous invite à entrer dans un ensemble de microcosmes constitués de roches volcaniques, de sulfate de magnésium et d'eau. La matière naturelle issue de différents environnements interagit. Ce processus permet, à une échelle microcosmique, l'émergence d'un nouveau paysage en constante évolution qui reconstitue certains phénomènes géologiques, comme on le voit dans "Xenotime #01 et #02", qui peuvent prendre des millions d'années à se développer, ici mis à notre portée sur la durée de l'exposition.

Disséqué ici à travers plusieurs échelles, temporalités et processus, le paysage, son évolution et ses composants questionnent la matérialité même de la photographie et sa dimension spéculative. En réunissant le proche et le lointain, le présent, le passé et les visions possibles du futur, et en associant des paysages terrestres aux observations astronomiques, Hugo Deverchère développe des évocations possibles d'un ailleurs inexploré, peut-être disparu ou pas encore réalisé.


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As Henri Guette wrote about his practice, Hugo Deverchère’s installation work puts us at the crossroads of a sci-film set and a laboratory, allowing visitors to comprehend phenomena beyond them. "The Far Side - Artefact #01, #02, and #03" is no different and invites us to enter a set of microcosms consisting of volcano rocks, Magnesium sulfate, and water. Natural matter from distinct environments interacts. This process allows, on a microcosmic scale, the emergence of a new landscape in constant evolution that re-enacts some geological phenomena like we see in "Xenotime #01 and #02" that can take millions of years to develop, here brought within our reach in the time span of the exhibition.

Here dissected through multiple scales, times and processes, the landscape, its evolution and its compounds question the materiality of photography itself and its speculative dimension. By bringing together the near and the far, the present, the past and possible visions of the future, and by bringing terrestrial landscapes together with astronomical observations, Hugo Deverchère develops possible evocations of an unexplored elsewhere, perhaps disappeared or not yet realized. 
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La série "67P/T-G" combine des images de la comète Churyumov-Gerasimenko prises par la sonde Rosetta avec des images de roches collectées par l'artiste lors de ses voyages, à travers différents algorithmes. Les images résultantes sont matérialisées par cette même roche réduite en poudre et mélangée au carbone - un élément essentiel à l'émergence de la vie - sur des plaques de photogravure.

Au-delà de l'espace et du lieu, l'exploration du temps est également une notion clé pour comprendre l'exposition. La série est composée de 40 instantanés sur lesquels on observe progressivement le mouvement de rotation de la comète alors qu'elle se rapproche de nous. L'anachronisme des techniques utilisées par l'artiste remet en perspective les premières études de Muybridge — la décomposition du mouvement et les prises de vue photogrammétriques d'objets destinées à créer leur modèle numérique en trois dimensions. Les mêmes intervalles d'imagerie ont ensuite été reproduits par l'artiste sur Terre dans la série "Uchronia, ∞+1h", où nous assistons maintenant à l'évolution des conditions atmosphériques se mélangeant aux panaches de fumée d'un volcan.

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The "67P/T-G" series combines images of the comet Churyumov-Gerasimenko taken by the Rosetta spacecraft with images of rocks collected by the artist during his travels through different algorithms. The resulting images are materialized by this same rock reduced to powder and mixed with carbon - an essential element for the emergence of life - on photo etching plates.

Besides space and place, the exploration of time is also key notion in comprehending the exhibition. The series is composed of 40 snapshots on which we gradually observe the comet's rotational motion as it travels towards us. The anachronism of the techniques used by the artist puts both Muybridge's early studies — the decomposition of motion and photogrammetric shots of objects intended to create their three-dimensional digital model — back into perspective. The same imaging intervals were then reproduced by the artist on earth in the "Uchronia, ∞+1h" series, in which we now witness the evolution of atmospheric conditions that are merging with smoke plumes of a volcano.



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Les deux installations au néon nous amènent aux dernières hypothèses et découvertes en astronomie. "Planet 9" simule l'orbite de la Planète X hypothétique, avec une masse potentiellement dix fois supérieure à celle de la Terre, située sur une orbite excentrique très éloignée et alignée avec sept objets extrêmement distants précédemment connus de notre système solaire. Ces ellipses illuminent tant d'émotions et de questions, comme les efforts que nous avons faits pour découvrir notre propre place dans l'univers – d'où nous venons, comment la vie est apparue, et peut-être, où nous allons.

"Planet h" cartographie les orbites possibles d'une exoplanète du système Trappist-1 qui pourrait abriter de l'eau liquide. Le dessin a été généré par une simulation informatique qui tente de déduire la position exacte de l'étoile à partir de diverses mesures approximatives. L'œuvre nous place face aux limites de nos capacités d'observation, de découverte et de compréhension, qui reposent avant tout sur nos facultés techniques et technologiques. Ici, sans référence d'échelle, le dessin pourrait tout aussi bien représenter les trajectoires infinitésimales d'une particule qui, selon certaines théories quantiques, peut se trouver à plusieurs endroits en même temps, défiant ainsi la logique et l'intuition avec lesquelles nous comprenons le monde.


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The two neon installations bring us to the latest astronomy hypothesis and discovery. “Planet 9” simulates the orbit of Hypothetical Planet X with possibly ten times the mass of the earth in the most distant eccentric orbit aligned with seven previously known extremely distant objects of our solar system. These ellipses illuminates so many emotions and questions, such as the efforts we have made to discover our own place in the universe – where we come from, how life appeared, and perhaps, where we’re headed.

"Planet h" maps out the possible orbits of an exoplanet of the Trappist-1 system that could host liquid water. The drawing was generated by a computer simulation that attempts to deduce the exact position of the star from various approximate measurements. The work puts us in front of the boundaries of our observation, discovery and understanding abilities, which are above all based on our technical and technological faculties. Here given to see without scale reference, the drawing could equally represent the infinitesimal trajectories of a particle which, according to some quantum theories, can be in several places at the same time, thus defying the logic and intuition with which we understand the world.





© Hugo Deverchère 2021